Légion d’honneur 2025 : Jean‑Yves Blay, un acteur clé de la transformation de la santé à Lyon 

Jean-Yves Blay, oncologue reconnu et Responsable Scientifique du projet SHAPE-Med@Lyon, vient d’être élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur. Une distinction qui salue un parcours exceptionnel au croisement de la recherche, du soin et de l’innovation en santé. Dans cet entretien, il revient sur cette reconnaissance, son engagement pour une médecine plus transdisciplinaire et collaborative, et la dynamique portée par SHAPE-Med@Lyon pour repenser les liens entre chercheurs, soignants, patients et citoyens.

Le programme SHAPE-Med est une opportunité unique pour exploiter les talents multidisciplinaires de notre écosystème lyonnais.

Vous êtes une figure de référence en oncologie en France et à l’international. Que représente pour vous cette reconnaissance personnelle, mais aussi collective, pour l’ensemble de vos équipes ?

Cela fait surtout très longtemps que je travaille sur le thème des cancers rares, depuis le travail sur les lymphomes cérébraux en 1993 jusqu’aux sarcomes actuellement, et depuis  1995… C’est effectivement une reconnaissance d’un travail de groupe, au sein du Centre Leon Bérard, Unicancer, et du groupe sarcome francais.

Quels moments clés ou rencontres ont, selon vous, le plus influencé votre carrière et votre engagement dans la lutte contre le cancer ?

Ma rencontre avec Salem Chouaib (DR Inserm) et  le Pr Tursz en 1988, le soutien des mentors du centre, Maud Brunat-Mentigny, Michel Clavel, Pierre  Biron, Thierry  Philip. Le travail à l’EORTC (European Organisation for Research and Treatment of Cancer) avec les Pr Allan Van Oosterom et Jaap  Verweij en 2000. Tout le travail avec mes très proches , le Dr Axel Le Cesne, de Gustave Roussy et le Pr Isabelle Ray-Coquard. Il faut citer aussi, tous les acteurs du groupe sarcome Français, le  Pr Coindre,  tout Unicancer et tous les autres trop nombreux pour être nommés, Patrick Mehlen, Sophie Beaupere depuis 2014 et tant d’autres que je n’oublie pas.

Comment avez-vous vu évoluer la recherche en oncologie au cours des dernières décennies, et quel rôle pensez-vous avoir joué dans cette évolution ?

L’accélération du transfert entre recherche fondamentale et application clinique. J’essaie de favoriser cela à tous les niveaux.

Comment le CLB se positionne-t-il dans la recherche internationale contre le cancer ?

Le  CLB est un centre d’excellence et d’innovation, qui veut installer des changements de paradigmes… c’est un travail quotidien avec ses écueils et ses hauts

Quels projets vous enthousiasment le plus actuellement au sein du centre ?

Il y en a tellement… les programmes de médecine, chirurgie, radiothérapie, radiologie interventionnelle et médecine nucléaire et tous traitements locaux personnalisés et de caractérisation moléculaire et immunologiques, pour les maladies locales et métastatiques. Le développement de la recherche fondamentale et la construction de passerelle avec la clinique. L’organisation nationale et internationale de la prise en charge des patients porteurs de cancers rares ou complexe.

Quels sont, selon vous, les grands défis à relever dans la lutte contre le cancer dans les 10 prochaines années ?

  • le nombre de soignants et médecins à augmenter
  • l’accélération de la recherche et la compétition  internationale

Et comme dit ci dessus, l’organisation nationale et internationale de la prise en charge des patients porteurs de cancers rares ou complexe.

Que diriez-vous à un jeune médecin ou chercheur qui souhaite aujourd’hui s’engager dans la recherche en oncologie ?

« Tu as raison, tu travailleras beaucoup  mais tu te passionneras à chaque instant de toute ta carrière.»

Vous êtes le responsable scientifique du projet SHAPE-Med qui intègre les approches One Health. En quoi ce programme est-il pertinent pour la lutte contre le cancer ?

C’est une des axes majeurs : c’est une opportunité unique pour exploiter les talents multidisciplinaires de notre écosystème lyonnais.

Si vous deviez résumer SHAPE-Med en une phrase ou une image pour le grand public ?

Nous avons beaucoup de projets et nous y ferons quelques grandes découvertes ensemble.

Photo : Eric Le Roux / Université Claude Bernard Lyon 1

Et pour finir sur une note musicale : si vous deviez choisir une chanson pour illustrer ce moment de reconnaissance laquelle serait-ce ?

Difficile, il y en a plusieurs, mais disons – An Ending (Ascent) de Brian Eno (sur Apollo, Ambient 4).

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