L’exposition aux divers polluants est un problème majeur en termes de santé publique, mais l’étude du lien entre exposition et conséquences sur les individus, à différentes échelles de temps, sont difficiles dans les populations humaines. L’idée centrale de SentiMus est de tester si la souris domestique, étroitement associée aux habitats humains depuis des millénaires, pourrait constituer une « sentinelle » pour :
SentiMus intègre un large spectre de compétences, allant d’approches fondamentales à des problématiques plus appliquées : écologie et évolution, toxicologie, métabolisme, modélisation paysagère, étude de la fertilité… Ces différents axes de recherche s’articulent autour d’un échantillonnage commun dans la zone de Lyon et de sa Métropole.
Virginie Lattard est directrice de recherche à l’INRAE et responsable du laboratoire RS2GP/VetAgro Sup (« Rongeurs Sauvages – Risques Sanitaires et Gestion des Populations »). Vétérinaire de formation, elle s’est spécialisée en toxicologie et écotoxicologie. Elle est reconnue pour son expertise sur les anticoagulants rodenticides, une catégorie de biocides utilisés pour la lutte contre les rongeurs. Ses travaux portent sur les mécanismes de persistance tissulaire de ces molécules, l’évaluation de l’exposition de la faune sauvage non-cible, ainsi que sur l’identification des voies de contamination. Elle développe également des stratégies visant à réduire leur empreinte environnementale, en conciliant efficacité de la lutte et préservation de la biodiversité.
Sabrina Renaud est directrice de recherche au CNRS, dans le Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive. Elle est spécialiste de l’évolution des structures morphologiques impliquées dans la nutrition, telles que la mandibule et les dents, en lien avec l’adaptation aux conditions locales de ressources. Ses travaux se déclinent à différentes échelles de temps et d’espace, en intégrant l’étude de populations fossiles et actuelles. Ses modèles de prédilection sont les rongeurs et la souris domestique en particulier. Ces dernières années, elle s’intéresse particulièrement à la relation entre les mutations de l’habitat anthropique et la réponse adaptative des populations murines.