Le projet DEMETER

Le lien entre environnement et santé est une préoccupation croissante et un défi méthodologique.  L’évaluation de l’exposition globale, appelée « exposome », est essentielle pour évaluer les effets cocktail ; or actuellement, à cause de multiples contraintes (complexité voire absence des données et des méthodes) les associations sont estimées principalement exposant par exposant.

Le développement de méthodologies standardisées et d’outils fiables est en conséquence nécessaire tout autant que l’évaluation très précises des expositions combinées.

La dynamique actuelle est plutôt encourageante : les bases environnementales se développent ; le système national des données de santé (SNDS) fournit des informations médico-administratives et géographiques sur l’ensemble du territoire français ; les dosages biologiques des métabolites des polluants sont de plus en plus accessibles et l’évaluation de l’exposition par questionnaire est largement utilisée dans les études cliniques.

La dynamique actuelle est plutôt encourageante : les bases environnementales se développent ; le système national des données de santé (SNDS) fournit des informations médico-administratives et géographiques sur l’ensemble du territoire français ; les dosages biologiques des métabolites des polluants sont de plus en plus accessibles et l’évaluation de l’exposition par questionnaire est largement utilisée dans les études cliniques. Dans ce contexte, nous proposons dans le cadre du projet DEMETER, de croiser ces différentes données et méthodes pour améliorer l’évaluation des expositions environnementales: évaluer conjointement l’exposition perçue par des questionnaires et les évaluations objectives, à l’échelle individuelle par des mesures biologiques, ou à l’échelle individuelle et collective par des données géographiques.

Le projet DEMETER permet de tester cette approche combinée sur l’exemple de la puberté précoce (PP) et de l’exposition aux perturbateurs endocriniens (PE), tels que les pesticides. En effet, la disparité géographique d’incidence de PP laisse envisager une origine environnementale.

DEMETER se concentre ainsi autour de la mise en place d’une cohorte d’enfants, support essentiel à une évaluation de l’exposition aux PE selon les différentes approches :

  • un questionnaire d’évaluation des expositions aux PE
  • des dosages urinaires répétés
  • une étude du lien entre données environnementales (usages de produits phytosanitaires, densité de cultures, polluants PE) et incidence de PP estimée sur le SNDS

Ces 3 approches permettront une évaluation très précise et complémentaire des expositions. DEMETER enfin s’obligera consciencieusement à une stratégie de restitution, de communication des résultats aux parents et aux participants afin de diffuser une information complète, appréhendable par tous, mais non anxiogène.

Les porteuses

Aurélie PORTEFAIX

Pédiatre et responsable du Programme Santé de l’Enfant et Environnement au Centre d’Investigation Clinique de Lyon, je développe la recherche autour des sujets de santé environnementale au sein du Pôle de Pédiatrie des Hospices Civils de Lyon. En lien avec l’équipe de recherche du laboratoire RESHAPE U1290, je travaille à la fois sur le lien expositions / effets de santé chez l’enfant mais également sur le rendu des résultats de la recherche aux participants, en partenariat avec l’équipe du Pr Préau. Mon objectif est de pouvoir mettre en place des informations scientifiques fiables et compréhensibles par le grand public pour améliorer la santé des enfants, les adultes de demain, et des générations futures.

Astrid COSTE

Épidémiologiste au Département Prévention Cancer Environnement depuis 2020 et rattaché à l’Unité Inserm 1296 Radiations : Défense, santé, environnement, j’ai abordé les questions du lien entre environnement et santé à travers deux disciplines : la géographie et l’épidémiologie.

Pendant ma thèse en épidémiologie et un premier post-doctorat en Suisse, je me suis penchée sur le rôle de l’exposition aux radiations ultraviolettes et aux pesticides dans le développement des cancers pédiatriques. Mes recherches au Centre Léon Bérard me permettent d’approfondir l’étude des effets de l’exposition résidentielle aux pesticides agricoles sur la santé, en s’intéressant cette fois-ci aux tumeurs germinales du testicule, dans le cadre de l’étude cas-témoins TESTIS. Je développe par ailleurs un projet de recherche interventionnelle, SOLSTEEN sur la prévention de l’exposition aux UV en milieu scolaire dans les collèges de la Métropole de Lyon.

Le projet DEMETER me permet de travailler à nouveau sur la santé des enfants et nous appliquerons des méthodes développées dans le cadre de l’étude TESTIS pour estimer l’exposition aux pesticides PE agricoles des enfants de notre population d’étude.

SUIVEZ-NOUS