Le projet AIGLE

Ces dernières années, les traitements contre le cancer ont fait de grands progrès, notamment grâce à l’association de la chimiothérapie et de l’immunothérapie. Ces avancées ont permis d’augmenter l’espérance de vie de nombreux patients. Mais ces traitements ont encore leurs limites : ils ne sont pas toujours efficaces à long terme et peuvent provoquer des effets secondaires lourds. D’où la nécessité de trouver des solutions complémentaires et innovantes.

Parmi elles, l’activité physique (AP) attire de plus en plus l’attention. Déjà connue pour ses effets positifs sur la fatigue et la qualité de vie, elle pourrait aussi freiner la progression de certaines tumeurs et renforcer l’action des traitements, comme le montrent des études réalisées chez l’animal. Toutefois, les mécanismes biologiques en jeu sont encore mal compris, et les bénéfices réels chez l’humain doivent être confirmés par la recherche.

C’est là qu’intervient le projet AIGLE, qui explore une idée nouvelle : associer l’exercice physique au traitement par immuno-chimiothérapie. Ce changement de perspective vise à transformer l’activité physique, traditionnellement vue comme un simple soutien au bien-être, en un véritable allié thérapeutique.

Pour tester cette approche, le projet AIGLE réunit des spécialistes de plusieurs domaines — médecine, biologie, physiologie de l’exercice, sociologie — dans une approche transdisciplinaire. Le projet associe recherches en laboratoire et études cliniques avec des patients atteints de cancer. En parallèle, des chercheurs en sciences sociales s’intéressent simultanément  à :

  1. l’expérience vécue des patients et à la manière dont ils perçoivent l’impact de l’exercice sur leur vie et sur leur maladie
  2. à la manière dont des professionnels appréhendent cette nouvelle déclinaison de l’Activité Physique Adaptée.

Ces travaux seront essentiels pour concevoir des programmes adaptés, et préparer un futur essai clinique à grande échelle, co-construit avec les patients.

Les porteuses

Claire PERRIN

La Professeure Claire Perrin, est sociologue de l’Activité Physique Adaptée et de la Santé au Laboratoire sur les Vulnérabilités et l’Innovation dans le Sport (L-ViS, UR 7428) de l’Université Claude Bernard Lyon 1. Elle co-dirige l’axe Santé et société de la MSH Lyon St Etienne. Ses travaux portent sur l’introduction de l’activité physique adaptée dans les parcours de soins et de santé, en tant qu’objets d’intervention spécifiques associés à des professionnalités émergentes et qui participent au renouvellement des appuis normatifs dans le monde médical. 

Elle a contribué à l’expertise collective de l’Inserm 2019 « Activité physique – Prévention et traitement des maladies chroniques », aux travaux de la DGS pour la mise en application de la prescription d’activité physique aux malades en ALD, ainsi qu’aux travaux de la HAS pour l’élaboration d’un guide méthodologique de prescription d’AP. Elle co-dirige le séminaire « Cancers, corps et sciences sociales » (2023-25) et encadre plusieurs recherches sur l’APA en cancérologie qui s’appuient sur des partenariat avec le Centre Léon Bérard (CLB).

Béatrice FERVERS

La Professeure Béatrice Fervers (MD, PhD, HDR, cancérologue et épidémiologiste, U1296 INSERM), dirige le Département Prévention Cancer Environnement du Centre Léon Bérard (CLB). Ses travaux de recherche interdisciplinaires visent à mieux comprendre les causes environnementales des cancers et à agir sur les facteurs de risque en prévention primaire, secondaire et tertiaire. Elle conduit notamment des études interventionnelles innovantes sur l’exercice physique chez les patients atteints de cancer, en étudiant ses effets sur les traitements et les trajectoires de soins.

Béatrice Fervers coordonne également le Réseau national de recherche transdisciplinaire en prévention primaire des cancers, CANCEPT, labellisé et financé par l’Institut national du cancer (INCa) en 2022. Elle est membre du Conseil scientifique du Cancéropôle CLARA, où elle coordonne également le Collège Prévention et Innovations Sociales. Elle est Vice-Présidente du Comité d’éthique du Centre International de Recherche sur le Cancer, et membre de nombreux comités et conseils scientifiques nationaux et internationaux dans son domaine.

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